20.03.2018

Le Printemps des Dieux

« Le Printemps des Dieux »

 

Équinoxes et Solstices impriment matériellement la croix des cieux, appelée Croix Cardinale.

Ces 4 points cardinaux ou signes astrologiques représentent la Croix cosmique de l’homme « Matière, Temps et Espace », et rythment l’année solaire de 12 mois.

Le terme ou le commencement d’un cycle est à la fois mort et régénération du temps, le cycle étant un éternel retour.

Le soleil en Bélier est exalté, car de cette équinoxe de printemps, point d’équilibre entre le jour et la nuit, il se meut vers son zénith, au solstice d’été, le feu de Saint Jean, l’apothéose de son rayonnement…

Pour trouver à nouveau l’équilibre à l’équinoxe d’automne, en Balance, où il est en chute et tend à « disparaître » jusqu’au solstice d’hiver.

A l’automne précédent, si le soleil est en chute, saturne est exalté en Balance,

L’Âme est invitée à entrer dans ses terres.

L’adage alchimique V.I.T.R.I.O.L «Visita Interiorem Terrae Rectificando Invenies Operae Lapidem », signifie « Descends dans les entrailles de la terre, en rectifiant, tu trouveras la pierre de l’œuvre. ».

Cette plongée dans les profondeurs abyssales de l’être, ce silence, cette maturation dans le secret, est un terreau pour les semences nouvelles au sortir de la nuit…

La lumière, depuis le solstice d’hiver, émerge jusqu’à ce point d’équilibre où l’Âme peut à présent, se tenir prête, réceptive, en obéissance au Dessein qui l’a mené à s’incarner.

 

Le premier jour du printemps est l’équinoxe du Bélier, appelé le « Printemps des Dieux », figuré par une jeune fille tenant dans ses mains, des fleurs, symbole de renaissance et de jouvence de l’âme éternelle, « métamorphose ». Elle adopte autant de formes mais reste éternellement la Pure et la Lumière de la vie « Une ».

La nature est le miroir de l’Esprit, il appartient à l’habitant (l’âme) de l’entretenir et de veiller à ce qu’elle soit la Mère nourrissant la vie. 

Le Bélier (premier signe du zodiaque), analogue à l’Ascendant (première maison zodiacale), par lequel la réorientation a lieu, inaugure l’initiation, « le début », le commencement de toute activité.

Dans le « Ciel », c’est l’ascendant qui montre le chemin, la voie du retour.

La tête devient le centre de lumière ou centre de volonté, premier aspect de la déité.

Se réorienter, c’est se verticaliser.

L’âme entre dans la vacuité et dans la volonté du Bélier.

Sa note clé est  « j’avance et du plan mental, je gouverne ».

C’est le sens ésotérique de Vénus en exil en Bélier. La véritable Naissance au Soi n’est possible lorsque le mental, l’antre du désir, se fait vide de tout attachement, en un don de soi. L’Ame est révélée en tant qu’épouse consacrée de l’Esprit Uranus, le Ciel, le régent hiérarchique du Bélier qui n’est autre que le Soleil!

Vénus, le mental, devient le réceptacle pur du Seigneur, le vase d’élection.

Il faut se faire vide pour que lui se manifeste, le Cela, TAT, en sanskrit, est Dieu « Père-Mère », l’auto-engendré, qui épouse l’âme lorsqu’elle se fait vide.

A présent consciente que sa quête est celle du Soi, l’âme conçoit l’évidence de son « retournement ».

 

L’éveil au Soi, le Cela, donne l’accès à la liberté.Le zodiaque, le « cercle infranchissable » apporte l’opportunité à l’âme de croître en sagesse, en parole et en action.

« Le Bélier se tourne vers le Capricorne ».

Le Capricorne, « La porte étroite », où sera vécu la crise d’initiation, l’illumination du mental, l’annonce du Mariage Sacré.

Le sacrifice consenti en Bélier annonce « l’Alliance ».

La Pâques a lieu le dimanche (jour solaire) qui suit la pleine lune après l’équinoxe.

Symboliquement, l’équinoxe, en relation avec le Bélier (Shiva, Shamballa, « Lieu où la Volonté de Dieu est connue »), est une Nouvelle Lune, elle imprime la semence d’un « nouvel ordre », un nouveau monde.

Sous l’influence du Rayon 1, celui de la Volonté, en Bélier, il y a un premier contact avec

l’Atma, un ensemencement, une fécondation.

La Pleine Lune (Parvati, la Balance), en est la manifestation, le déploiement, la lune reflétant parfaitement le soleil.

***

Se faire l’Épouse,

 

C’est la résolution de Parvati… 

« Elle maudissait sa beauté. Car à quoi servent-ils, tous ces charmes, s’ils n’attirent pas celui qu’on aime ? Inutile, stérile était cette beauté ! Et d’ailleurs, ce n’était pas ainsi que Shiva devait être approché. Non, ce n’était pas de cette manière qu’elle obtiendrait son amour. Pas avec l’arc du Désir. C’était elle, Parvati, qui devait se transformer en un arc d’amour, bandé à l’extrême, en une flèche brûlante pointée seulement sur lui. »

 

Ainsi Parvati résolu de tendre son corps, son esprit dans une seule prière, une seule aspiration, une seule volonté : gagner le cœur et la main du grand Dieu.

Ainsi l’Âme, individualisée, se tourne à présent vers l’Esprit.

Ce chemin que doit parcourir Parvati pour atteindre Shiva, symbolise l’aventure de l’âme à la recherche de sa réalisation, ce pour quoi elle s’est incarnée.

Parvati, c’est l’autre moitié de Shiva, sa parèdre, depuis le commencement des temps, celle sans laquelle il resterait éternellement non manifesté.

Dieu se connaît à travers sa création.

Parvati doit, dans cette vie, à nouveau se faire reconnaître par Shiva et éveiller son amour.

Elle l’a déjà fait, elle qui est sa femme de toute éternité.

Dans la vie précédente, elle, qui était Sati, s’est immolée par le Feu pour racheter l’outrage de son père, qui avait refusé de reconnaître Shiva, son époux.

Le Feu de la purification, le grand sacrifice.

Devenir un feu, pour le Feu.

Dieu est un Feu dévorant.

Le mariage de Shiva et Parvati est voulu et arrangé par les dieux.

Le Bélier est « le berceau des idées », le Dessein, le Plan (Uranus, maître hiérarchique du bélier).

De leur union naîtra un fils, dieu guerrier qui fera triompher les forces de lumière, Kartikeya (Kumara) contre Taraka, sorti des profondeurs, à l’assaut du monde de lumière, dans une gigantesque lutte menaçant l’ordre cosmique et menant toutes créatures à la servitude.

Kartikeya est Mercure, le maître ésotérique du Bélier, le « messager des Dieux ».

Taraka, est l’inconscient, les forces involutives en l’homme, en analogie avec la Lune et le Cancer « la porte large ouverte » et  avec Mars, le désir non purifié, l’ignorance et la perte du sacré.

Mercure, Bouddhi, projette sa lumière sur le corps astral, le corps des sensations, (Mars, maître exotérique du Bélier).

 

Brahma lui-même en énonça la « prophétie » :

« Le Fils de Shiva et de Parvati détruira l’être des ténèbres »

Seul un Dieu, né de Shiva, un fils du grand Shiva à la gorge bleue, capable d’avaler le poison primordial et d’en soutenir la brûlure, un guerrier héritier de cette force là, pourra mener les armées célestes à la victoire.

Quand à Parvati, le sage Narada, parcourant le monde, vit un jour la fille du Roc, fille de la Montagne Himalaya, (Vénus, maître hiérarchique du Capricorne) et déclara qu’elle serait la femme de Shiva.

Seule femme capable de soutenir le Feu de sa présence.

L’offrande Sacrée ne peut être destinée qu’au Feu lui-même.

C’est Kama, le Désir, à qui l’ordre fût donné par sa flèche, de détourner le Grand Dieu de sa méditation.

Car le maître des créatures, depuis que Sati avait quitté son corps, vivait indifférent au monde

 

, en profonde méditation sur un pic de l’Himalaya (la montagne du Capricorne).

Kama, foudroyé par le grand Dieu, le désir est transmué en aspiration.

Consacrée, la puissance de vie est mise au service de l’Esprit.

L’obéissance occulte est la relation intrinsèque entre «Lui » immanent, et « Elle » transcendant.

L’obéissance occulte est l’absence de mental.

 

En Bélier, un sacrifice doit être fait.

Là s’initie la grande aventure de l’âme, le « début » de la Vie.

Ainsi commence la purification de l’âme, renonçant progressivement à son mental désir,et nourrissant par la discipline et la consécration, le Feu.

Incarnation après incarnation, l’âme parfait sa forme, sculpte sa matière, afin d’en faire  un réceptacle pour les œuvres de l’Esprit.

En essence, l’âme est « germe divin », elle est semence, la main de Dieu (Yad, en hébreu signifie la main, mot dérivé de Yod, le germe, la semence divine).

Parvati, Vestale vouée au Feu, oublie tout ce qui n’est pas Shiva, se faisant aveugle à tout autre chose, elle se consacre à ce but unique…

 

 

Vénus (la jeune fille), l’amour sublimé est la nature (Isis) du Soi!

 

« En renonçant aux distinctions individuelles, voyant le Soi dans tous les êtres et tous les êtres dans le Soi, c’est à l’égo que l’on renonce : autant au sien propre qu’à tous les « autres ».

Alors seul demeure le Soi, l’Absolu, Brahman »[1]

[1] Kaivalya Upanishad, La Solitude Comblée, éditions Trésors de l’Inde Spirituelle, p. 60

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