21.12.2017

La Nuit abyssale du Capricorne et l’Eveil

La Nuit abyssale du Capricorne et l’Eveil.

Au Solstice d’hiver, astronomiquement le temps où le soleil est le plus éloigné de l’équateur et ses rayons au plus près du tropique du capricorne, la nuit est la plus dense, cette nuit abyssale de l’Âme préfigure la révélation de la lumière…

Les solstices sont appelés « les portes de l’année », Janus, Dieu des transitions et des passages, initiateur aux mystères, détient les clefs des portes solsticiales, marque l’évolution du passé à l’avenir, le passage d’un état à un autre…

Car l’Âme ne révèle sa véritable lumière que par la rencontre de son ombre, l’inconscient…Elle doit traverser la nuit…sa nuit, entrer en gestation, pour accoucher d’elle-même…Telle la Vierge, portant l’enfant, le germe de l’Esprit, Christ en devenir…

« La beauté qui illumine les Âmes doit les diriger vers la lumière dont le Christ est la véritable porte ».

« Je suis la porte, si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé » (Jean 10 :9).

Ce chemin est initié à chaque incarnation par la porte du Cancer, correspondant symboliquement au solstice d’été, aussi appelée Pitri-yana , qui signifie « la voie des ancêtres ». Au moment de cette naissance physique, par la porte « large ouverte » :

« Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là… » (Matthieu 7 :13), l’Âme, « soleil exalté », se voile d’un corps, et se met ainsi elle-même à l’épreuve.

Occultant sa lumière originelle, elle entre dans sa nuit, emprunte le chemin de « ses forêts », rencontre ses  « animaux intérieurs », ce qui n’est pas encore accompli…

Le processus de gestation s’engage dès lors et l’âme, dans une première phase, passe par l’expérience des formes et foule le sentier d’évolution et de purification gouverné par Saturne.

Saturne n’est autre que le Zodiaque, Yama, « la roue des animaux », le cercle infranchissable, le Soleil apparent, le voile dont l’Âme se pare elle-même en s’incarnant.

A la seconde phase, apparaissent les douleurs de l’enfantement, l’âme-personnalité, consciente de sa dualité, emprunte le sentier du disciple. Le mot « disciple » signifie « celui qui vient pour travailler ». Car avant que l’Âme, ne soit « la Mère du Fils », le Soi, elle est sa propre « gardienne du seuil » la sphinge (Lion-Vierge)…un obstacle majeur à la naissance du Fils…

La Vierge qui cachait l’enfant dans son sein, doit maintenant tout faire pour le révéler, s’offrir à l’Esprit pour que la naissance soit possible.

C’est le temps des épreuves, le « face à face » doit avoir lieu, le Scorpion, signe des tests où Lilith (la sphinge) est exaltée, la nature astrale de l’âme se révèle.

Et pour triompher de Lilith (lune noire), le disciple doit faire preuve de discernement, (Mercure, maître hiérarchique, Bouddhi), reconnaître en lui ce qui jusque-là était inconscient, le regarder « sans fard » et l’aimer « Je reconnais mon autre moi et dans l’effacement de ce moi, je croîs et je luis » (mantra des Gémeaux), car c’est l’Amour intelligent, Vénus, (maître ésotérique des Gémeaux), qui permet de sortir du conflit des polarités, transcender l’affect où règne séparation et confusion, en Amour absolu, « moi et mon frère sommes un » (l’union de Mercure et de Vénus, l’être hermaphrodite)

…l’Amour christique à naître…(Neptune)

Le mantra du Scorpion : « Je suis le guerrier et je sors triomphant de la bataille » ;

«  Je suis l’oiseau qui vole en toute liberté »

Eros (L’Amour), et Psyché (L’Âme)

Psyché était Belle, si Belle que les hommes de toutes les contrées venaient s’enquérir de sa beauté, délaissant ainsi leurs royaumes et les temples destinés au culte de Vénus…

Ils lui vouaient un culte, telle une immortelle, et ne passaient que pour la contempler…

A l’Âme pure… nul amour mortel…

Vénus, ne l’entendait pas ainsi, et demanda à Eros, son fils d’user de son pouvoir pour punir psyché, qu’elle tombe amoureuse d’une vile créature…

Vénus, initiatrice, soumet l’âme qu’elle reconnaît prête, au feu de l’épreuve…

Mais, il n’en fût pas ainsi …Psyché ne s’éprit de personne et personne ne s’éprit d’elle…

Psyché, la toute belle, restait triste et solitaire, toujours admirée jamais aimée…

Sauf Eros, l’amour lui-même, dès qu’il la vit…

L’Esprit, L’Epoux, ne peut rester insensible à l’invocation de l’âme, l’âme en tant que fils appelant dans une dévotion pure…

…et pour l’extraire du destin funeste auquel Vénus l’avait destinée, et avec le concours d’Apollon, il la fit rendre en habit de deuil au sommet d’une colline, ce qu’elle fit.

Là, suivant l’injonction de Vénus, elle devrait épouser un serpent ailé (les épreuves du scorpion) plus fort que les dieux eux-mêmes.

Ainsi sacrifiée (rendue sacrée), extraite du monde (profane), elle resta là dans le nuit et dans l’attente.

Vénus est feu, telle Salomé qui demande la tête de Jean Baptiste, elle demande le sacrifice de l’âme qui renonce à sa nature de désir. Dans l’épreuve, il est demandé de s’abandonner à la volonté divine, accepter l’inacceptable vérité…

De là, portée par le souffle de zéphyr, elle fut conduite sur une prairie odorante de fleurs, où elle s’endormit. A son réveil, près d’une rivière, s’élevait un château aussi grand et magnifique que s’il était destiné à un Dieu.

Accueillie en ce temple, comme s’il était le sien, elle resta seule, seulement guidée par des voix.

Elle était sûre qu’à la tombée de la nuit, son époux viendrait, et il en fut ainsi.

Quand elle le sentit près d’elle et entendit sa voix murmurer à son oreille, toutes ses craintes l’abandonnèrent.

Sans le voir, elle savait qu’il était bien l’amant et l’époux qu’elle avait si longuement désiré et attendu.

D’autres tests n’allaient pas tarder à se présenter, et malgré les mise en garde d’Eros, Psyché allait elle-même se mettre à l’épreuve : ses sœurs, la croyant à jamais perdue, allaient la pleurer sur la colline où elle avait disparue …

Et Psyché, ne pouvant se résoudre à les laisser dans l’ignorance de son état, finit par les retrouver, nourrissant ainsi malgré elle (inconscient), la semence du doute.

En effet, les 2 sœurs (Lilith, symbole de sa nature astrale et de son mental inférieur), ne tardèrent pas à l’envier de sa condition, et fomentèrent une conspiration destinée à séparer Eros de Psyché, cet époux…invisible, qui cache peut être ainsi sa laideur…sûrement un monstre hideux, nourrissant de vils desseins…un serpent qui la tuera une fois lassé d’elle…

Se laissant convaincre par leur habile plaidoirie (le mental séparateur), le lendemain, après une journée de lutte intérieure intense, déchirée entre son amour immense pour son époux et l’ignorance de qui il est, elle finit par céder….

Ce soir, quoiqu’il en soit, elle verra son époux…

Une main armée d’une lame, pour tuer le « monstre », l’autre munie d’une lampe, qu’elle alluma une fois Eros endormi…

La lame, la lampe, attributs du discernement, Mercure…L’âme, consciente de sa dualité s’éprouve…

Identifier ses ombres, n’est autre que reconnaître ses conditionnements, ses croyances…reconnaître que c’est l’identification à la forme qui occulte notre filiation divine…

A ce stade, rien ne peux être évité, rien ne peux être rejeté, tout ce qui se présente doit tout simplement être sauvé…

Éblouie par tant de beauté en voyant cet époux sublime, dans une maladresse, Psyché, fit glisser la lame sur le sol, et ne put s’en saisir pour se la porter elle-même en son sein. Cette maladresse qui sauva sa vie, lui valut aussi d’éveiller l’esprit, dont elle ne pouvait détourner ses yeux.

Une goutte d’huile de la lampe tomba sur l’épaule d’Eros, qui dans l’instant se déroba à son regard.

L’Amour ne peut être saisi, il est absolu et sans objet, il ne peut que se donner…

D’autres tests attendent psyché…

Consciente alors d’être l’épousée du Dieu de l’Amour, et résolue à lui plaire à nouveau,

Elle se mit en chemin, ne sachant par où commencer, sans direction…

Cherchant d’abord à s’attirer les faveurs des Dieux, pour s’allier leur force face au courroux de Vénus…Rien n’y fit, alors elle renonça, elle ferait face à la Déesse.

L’âme-personnalité peut être tentée d’occulter sa blessure face à l’immensité, au vertige de la dimension Sacrée de la Vie. Nier sa fragilité d’être humain, sa blessure d’incarnation… sa « finitude », L’égo résiste car l’âme est duelle…

Vénus, décidée à la mettre plus encore à l’épreuve…à l’épreuve de son Amour,

Jusqu’où serait-elle prête à aller pour le Dieu ? Abandonnerait-elle jusqu’à sa vie ?

Car là est le grand sacrifice, abandonner ce qui était jusqu’alors sa vie, l’identification au mental-intellect. A ce stade, celui-ci ne peut plus rien, il est impuissant.

Alors, au gré des épreuves, « L’Esprit-Saint » prend peu à peu la place de l’intellect…

Les épreuves qui suivirent, dans le « face à face » avec  la Déesse, prirent une autre dimension…

Pour le premier test, Vénus, sans concession demanda à psyché, à qui elle présentait un immense tas de graines très fines de diverses « origines » toutes mélangées,

« Qu’il soit trié, en tas distincts et que cela soit fait au terme de la journée !»

Devant la tâche, psyché fût prise de panique, la sachant impossible par les moyens humainement usités…Alors, des fourmis, passant par-là, et voyant la scène, furent prises de compassion, et firent pour elle le laborieux travail…A la fin de la journée, la tâche fût accomplie.

II est question ici encore de discernement, « trier » c’est discerner…

Le disciple apprend à fonctionner au-delà du mental-séparateur.

Au test suivant, car Vénus n’en avait pas fini, il fût ordonné à Psyché une périlleuse mission, elle devrait rapporter à la Déesse, de la laine de la toison d’or de ses moutons, de dangereux moutons, difficile, voire impossible à approcher… A l’approche de la rivière, épuisée, désespérée, Psyché, songeant à s’y noyer pour en finir de sa vie, entendit une voix…

Un roseau, aide surprenante, une fois encore…la dissuada de son projet, et lui livra, en même temps une solution à son défi…Elle n’aurait qu’à attendre la tombée de la nuit, quand les moutons, sortant des broussailles, iraient se désaltérer à la rivière, là, elle recueillerait simplement les fils d’or, accrochés aux ronces.Ce qu’elle fit, amenant ainsi à l’initiatrice suffisamment de la précieuse toison.

Les fils d’or, reliant l’Âme à sa « royauté », prête à tisser une nouvelle étoffe, un habit de lumière…

L’auréole des saints…L’annonce d’une  « nouvelle naissance »…

Vénus, consciente que la belle fût aidée, « durci son feu »,

Psyché, devait se rendre jusqu’au  terrible Fleuve entre les royaumes (le royaume des morts et celui des vivants), Le Styx, et en remplir la fiole qui lui était confiée. C’était l’épreuve la plus difficile de toutes…Psyché s’en rendit compte une fois arrivée…une cascade rendait la roche alentours si glissante que seule une créature ailée pouvait accéder au fleuve sans si risquer…Et c’est un Aigle qui s’offrit au service, il saisit la fiole dans son bec et la remplit d’une envolée…

L’aigle, celui qui maîtrise le serpent, le mental illuminé, Bouddhi, mercure, maître hiérarchique du scorpion, triomphant des épreuves…

Mais une autre épreuve devait encore être soumise à Psyché, qui, toujours obéissante, y consentit…

Elle devait se rendre au pays d’Hadès, y trouver Proserpine et lui demander au nom et pour Vénus, un peu de sa beauté, prendre soin de son fils blessé et mettre à l’épreuve cette petite mortelle, qui l’avait en effet un peu altérée…

Psyché fût guidée sur le chemin, par une tour, qui lui exposa l’itinéraire précis qui la mènerait au palais de Proserpine, il lui fallut traverser un grand trou dans la terre, puis Le Styx, le grand fleuve, en donnant l’obole à Charon, le nocher, qu’elle puisse atteindre à l’autre rive. La route descendait ensuite droit au palais, gardé par Cerbères, le chien tricéphale, qu’elle put amadouer avec quelques douceurs. Proserpine accepta de rendre service à Vénus.

L’obéissance occulte est l’apanage du disciple, l’âme sincère en quête de l’Esprit.

Proserpine, Déesse des profondeurs demande que l’âme soit purifiée des « mémoires » par la moisson des fruits de ses vies passées (les tests de Vénus)…

La tour, la « maison dieu », Le maître intérieur, le mental supérieur.

L’obole est le sacrifice à consentir pour atteindre au royaume des morts…qui est celui des vivants car tout est inversé, de l’irréel au réel, de la laideur à la beauté, du profane au sacré…

Il s’agit là de l’épreuve liée au Capricorne, « l e Capricorne parfait l’œuvre du Scorpion »

C’est Psyché, qui se mit elle-même une nouvelle fois à l’épreuve, espérait- elle profiter elle-même d’un peu de la beauté de Proserpine, La Déesse des enfers…La mort suçante, d’où personne ne revient indemne…

Elle ouvrit le coffret contenant la précieuse substance, et succomba, dans un sommeil profond, Eros intervint alors, et enleva le sommeil des yeux de psyché.

Pleinement morte à l’égo, l’Âme peut enfin retrouver l’Epoux et accéder à l’immortalité.

***

 

« Les portes de la mort (Isaïe 38:10), des enfers ou du séjour des morts (Matthieu 16:18) symbolise le pouvoir redoutable de cet abîme dont on ne peut sortir, mais dont le Christ se proclame Vainqueur »

Faisant face au Cancer, voici maintenant la porte du Capricorne,

« Entrez par la porte étroite, car large est la porte, spacieux le chemin qui mène à la perdition et nombreux sont ceux qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. » (Matthieu 7:13,14).

La porte étroite, le berceau du Christ, encore appelé le « Secret de la gloire caché », où l’Initié sort du Zodiaque. C’est le passage de la terre au ciel, la sortie du cosmos, au-delà des limitations de la condition individuelle.

Libéré de son destin individuel, le Disciple du 5ème règne, le règne spirituel, à présent doté d’une grande conscience et d’une grande responsabilité de groupe, le disciple initié se voit investi d’une mission universelle, en tant que « serviteur » (Verseau) et en tant que « Sauveur ».

 

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