20.03.2019

L’Equinoxe de Printemps ou la Naissance du Dieu Solaire

L’Equinoxe de Printemps ou la Naissance du Dieu Solaire

 

L’Équinoxe Vernale, qui a toujours lieu quand le Soleil entre en  Bélier, symbolise notre lien au Ciel.

« L’Atome des atomes est la seule énergie, et Dieu lui-même n’est qu’énergie »[1].

« Quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu »[2].

« L’énergie suit la pensée et l’œil dirige l’énergie »[3].

 

Varuna est l’un des 12 fils d’ Aditi ( l’ Étendue primordiale, la mère des dieux ),et de Kashyapa ( le sage « Vision » ). Aditi fut incapable de supporter la semence brûlante de Vision.

Le sage divisa alors le fœtus en douze parties, et chacune d’elles donna naissance à l’un des principes souverains identifiés aux mois de l’année.

Varuna (ce qui couvre ou ce qui lie), représente le destin, les lois mystérieuses qui nous guident vers l’inconnu, l’inattendu. Varuna est Uranus, par lequel s’épanche l’énergie du Zodiaque en l’homme via le Bélier dont il est le régent hiérarchique. En l’homme le Bélier symbolise la tête, ésotériquement le Sud, le Méridien. La Balance, son signe complémentaire représente la Nord ou minuit.

 

A l’instar d’Ouranos, Varuna, le plus invincible des Dieux ne passe pas par le combat, sa grande arme est sa « mâyâ d’Asura », sa magie de Souverain, à l’aide de laquelle, il crée toutes les formes (Lune) du monde visible, et qui lui permet d’administrer, d’équilibrer le monde. Il représente la réalité intérieure des choses, la vérité absolue et l’ordre transcendant au-dessus de la compréhension humaine.

Varuna est Omniscient. Il connaît les chemins des oiseaux dans le ciel…

C’est lui qui y fait briller le Soleil .

 

L’un de ses visages serait celui d’ Agni ( Le feu sacré ).

Agni symbolise le feu de l’Esprit, les flammes de l’Aspiration et l’éclat de l’intellect.

Agni est aussi Kundalini.

 

Sa monture est tantôt Makara ( Capricorne ), créature aquatique à tête de crocodile, tantôt l’Oie ( Vierge ), Pure Véhicule de l’Esprit.

Souverain des Eaux, et du Ciel, ses mille yeux sont les étoiles, il domine l’Univers de sa demeure Sidérale.

Varuna est le gouverneur d’un Nakshatra, une des 27 demeures lunaires de l’Astrologie védique « Shatabhishak », qui a pour symbole « Les cent étoiles », ressemblant au lotus aux mille pétales,  Sahasrara (centre supérieur de la tête).

Le terme Nakshatra, lui-même signifie « Une étoile », ou encore « Celui qui ne s’altère jamais », et chaque nakshatra est associé à une étoile particulière, la plus brillante de son groupe.

« Shat » signifie « cent », « bhishak », démons et guérisseurs », ce qui symbolise les deux aspects, lunaire et solaire, de l’homme, l’un doit être vaincu pour que l’autre soit trouvé.

La jument est l’animal représentant cette demeure Lunaire.

«L’homme ne connaît pas exactement le chemin vers les mondes célestes, mais le cheval le connaît bien ».

 

En des temps reculés, le sacrifice du cheval était, en Inde, relié au dieu solaire et il nous ait dit que chaque année le dieu solaire, en tant que cheval zodiacal, était (selon les aryens védiques) censé mourir pour sauver toute chair.

Le char solaire d’Apollon est dépeint tiré par des chevaux et le « signe princier du Bélier » est étroitement apparenté au symbolisme du cheval, ainsi qu’en témoigne le travail d’Hercule dans le signe du Bélier.

Lorsqu’ Hercule passe entre les piliers de la porte du Bélier, le travail  qui lui est confié est de capturer les « Cavales mangeuses d’hommes », des juments  féroces dévorant les « fils des hommes » de la contrée.

L’aspirant commence ses travaux lorsqu’il devient réellement un « Penseur » et qu’il se met à agir en pleine connaissance consciente, souverain de sa propre destinée.

Tel Hercule,  « fils d’homme » et cependant « fils de Dieu ».

 

Le cheval[4] représente l’activité intellectuelle en l’occurrence le Manas dans sa double nature.

Le cheval blanc symbolise le mental illuminé de l’homme spirituel ou le Manas supérieur.

Le cheval noir représente le mental inférieur ou le manas inférieur, avec ses idées fausses et ses concepts humains erronés.

Les juments du mythe indiquent l’aspect féminin du mental qui donne naissance aux idées, aux théories et aux concepts. Est ici symbolisée la tendance du mental à créer des formes-pensées qui incarnent les idées conçues, lesquelles sont lâchées dans le monde. Elles sont destructrices lorsqu’elles émanent du mental inférieur, (Mars « Dieu de la guerre », régent exotérique du Bélier) mais constructrices et salvatrices lorsqu’elles viennent de l’âme (Mercure « le messager des Dieux », régent ésotérique du Bélier, illumine le mental).

 

Le Dieu Souverain Varuna, Gardien de l’ordre universel, opère directement par la puissance de l’Esprit, « agissant sans agir » (Uranus « Le Dessein Divin »). Varuna est le « Maître des Liens ».

 

Le christ dit à Pierre :

« … Quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les Cieux pour délié »[5].

Lier et délier procèdent d’une Adhésion intérieure absolue, comme la Foi, L’Obéissance Divine.

« Père, qu’il en soit fait selon ta volonté »

Alors, le lien symbolise l’obligation, non plus seulement celle imposée par le pouvoir, mais voulue librement par les différentes parties qui se sentent unies entre elles. Le lien et la liberté ne sont plus antinomiques, le lien devient adhésion volontaire.

 

Le lien est en relation avec le pouvoir des clefs et avec les portes de l’Hadès (Cancer), ou du Royaume des Cieux (Capricorne). L’infidélité aux liens (Ciel) conduit aux portes de l’Hadès, la roue de Samsara (le flux), la « roue des renaissances » ou la vie inconsciente.

C’est seulement sur le sentier du disciple, sentier par lequel l’aspect Volonté est évoqué, que s’instaure le véritable lien. Le respect du lien ouvre la porte du Royaume, « Le Bélier se tourne vers le Capricorne ». Ceci est la métaphore de la Crise d’Inversion de la roue du Zodiaque par laquelle l’homme fait face à l’Orient mystique.

 

L’Initié en Bélier, est dénommé ésotériquement « le loup ». Le loup est face à l’agneau…

En Bélier, la tête de l’Initié est sacrifiée.

« Saturne en Bélier est le « Kumara », en Scorpion Saturne est le Serpent, en Cancer le serpent est le Python »[6].

 

 

La Fable amérindienne des deux loups d’un auteur inconnu est encore racontée aujourd’hui le soir autour du feu Sacré.

 

            Un soir d’hiver,

Un vieil homme de la nation Cherokee, se réchauffe doucement au coin du feu,

Alors qu’entre brusquement « tempête de vent », son petit-fils, il est de nouveau très en colère, son jeune frère s’est montré encore injuste envers lui…

  • « Il m’arrive aussi parfois, dit le vieillard, de ressentir de la haine contre ceux qui se conduisent mal et surtout qui n’expriment aucun regret. Mais la haine m’épuise, et à bien y penser, ne blesse pas celui qui s’est mal conduit envers moi…

C’est comme avaler du poison et désirer que ton ennemi en meurt…

J’ai souvent combattu ce sentiment car j’ai appris que la bataille entre deux frères, comme à l’intérieur d’une même nation est toujours une bataille entre deux loups à l’intérieur de soi,

Le premier est bon, et ne fait aucun tort, il vit en harmonie avec ce qui l’entoure et ne s’offense pas lorsqu’il n’y a pas lieu de s’offenser, il combat uniquement lorsque c’est juste de le faire et il le fait de manière juste.

Mais l’autre loup…celui-là, est plein de colère, la plus petite chose le précipite dans des accès de rage, il se bat contre n’importe qui, tout le temps et sans raison, il est incapable de penser, parce que sa colère et sa haine prennent toute la place, il est désespérément en colère et pourtant, sa colère ne change rien…

Et je peux t’avouer  « Tempête de Vent »,  qu’il m’est encore parfois difficile de vivre avec ces deux loups à l’intérieur de moi, parce que tous deux veulent avoir le dessus… »

 

Le Petit fils regarde attentivement et longuement son Grand-père dans les yeux,

Et demande :

–          « Lequel des deux loups va gagner Grand- père ? »

Le Grand-père Cherokee sourit, et répond simplement :

–          « Celui que je nourris! »

 

En ce jour de printemps,

Voici venu le temps pour de nouvelles semences :

 

« Sème une pensée et tu récolteras une action.

Sème une action et tu récolteras une habitude.

Sème une habitude et tu récolteras un caractère.

Sème un caractère et tu récolteras une destinée »

 

« L’homme est un arbre des champs ».

« On reconnaît un arbre à ses fruits ».

 

 

« Au centre de la Volonté de Dieu, je demeure.

Rien ne peut détourner ma volonté de la sienne.

J’accomplis cette volonté par l’amour.

Je me tourne vers le champ de service.

Moi, le Triangle divin, j’accomplis cette volonté au sein du carré, et je sers mes semblables »[7].

 

 

 

Références :

« Dictionnaire des Symboles » Jean Chevalier et Alain Gheerbrant

« Mythes et Dieux de l’Inde, le polythéisme hindou » Alain Daniélou

« Astrologie Védique » Komilla Sutton

« Les Douze Travaux d’Hercule » Alice Bailey

« Les 2 Loups », Fable Amérindienne contée par Gilles Claude Thériault

 

[1] A.Bailey, L’Etat de Disciple dans le Nouvel Age, vol. II, p.289

[2] Evangile selon Saint Jean, I, 45-51

[3] A.Bailey, op.cit., p.355

[4] Le cheval était le symbole atlantéen, en opposition à l’agneau, symbole aryen ou de la cinquième race.

[5] Evangile de Matthieu, XVI, 19

[6] E.Krishnamacharya, Méditations Occultes

[7] A. Bailey, L’état de Disciple dans le Nouvel Age, Vol.II, p.170

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