20.12.2020

Le sens ésotérique de Noël

Le Sens Esotérique de Noël à la Lumière de l’Astrologie Intégrale.

Le Sagittaire est analogue à l’aube et aux 72 minutes qui relient les premières lueurs du jour au lever du Soleil[1] : un moment de Silence profond, égayé par le chant des oiseaux qui saluent l’apparition de la lumière et la naissance de Ré, régénéré par l’Obscurité. Pareil au magma s’accumulant au sein du volcan pour jaillir à son sommet, le Sagittaire est cette période d’intense affluence de l’énergie spirituelle, « la poussée de l’Aube Divine ». La Lumière est le souffle de la Nature. Son apogée est atteinte en Capricorne, lorsqu’elle apparaît sous forme de la Lumière septuple, les sept rayons cosmiques. Le Soleil, pointant à l’Est, est semblable à une fontaine pranique, il renouvelle la Vie et la soutient.

Dans l’hémisphère Nord, le 21 ou le 22 décembre correspond au jour le plus court de l’année : c’est le Solstice d’hiver. Le Soleil décline vers l’horizon Sud de plus en plus bas jusqu’au moment où il disparaît astronomiquement et symboliquement durant trois jours, (jusqu’au 25 décembre), pour réapparaitre de nouveau et entamer sa course, cette fois-ci vers le Nord – du Sud au Nord.  Esotériquement, les forces ascendantes spirituelles sont libérées des forces descendantes matérielles. Ce phénomène astronomique est vécu comme l’émergence de la Lumière dans l’obscurité apparente.

« […] Car le crépuscule est évidemment la synthèse grise du noir des ténèbres et du blanc de la lumière diurne, l’instant aussi où l’on célèbre cet acte éminemment intentionnel qu’est l’Agnihotra »[2].

L’homme, un des règnes de la nature, connaît également ce cycle, métaphore du principe de l’Initiation, la Fontaine de Jouvence. L’initié (âme) descend dans les Enfers (obscurité) pour renaître à la nouvelle vie. L’esprit représente l’énergie spirituelle en l’homme et la matière, l’énergie dense. « Voici, je fais toutes choses nouvelles », dit le Christ. Esprit et matière cohabitent et s’interpénètrent, tout comme les deux solstices, à l’image des deux Saint Jean. Le cycle solaire de 365 jours environ ou de douze mois, est divisé en deux périodes ascendante et descendante. Dans le Zodiaque, cela est représenté verticalement par les deux portes Cancer et Capricorne. Le Cancer ouvre la porte du solstice d’été, le Capricorne, celle du solstice d’hiver. Ils représentent les deux fêtes chrétiennes importantes, la fête de Saint Jean Baptiste « la lumière décroissante » et la fête de Saint Jean « la lumière croissante ». Jean vient étymologiquement du prénom hébraïque Yohann, qui signifie Dieu « accorde » ou Dieu « fait grâce » :

  • D’une part « la miséricorde de Dieu » et la compassion de Bouddha  correspondent à la Voie « descendante », celle de Jean Baptiste.
  • D’autre part, « la louange de Dieu » correspond à la  Voie « ascendante », celle de Jean l’Evangéliste.

Ces deux Voies se retrouvent respectivement dans les mots « merci » et « gratitude ».

« Ce qui atteint son maximum ne peut plus que décroître, et ce qui est parvenu à son minimum ne peut au contraire que commencer aussitôt à croitre »[3].

« Il faut qu’il croisse [le Christ naît au solstice d’hiver] et que je diminue »[4].

En Orient, la symbolique védique sépare le Zodiaque en deux arcs :

  • Le premier conduit du Capricorne au Cancer. Il est appelé la Voie de Dêva-yâna, « vers le Nord – Est ». Il est la « Voie des dieux » et des Pitris Solaires.
  •  Le second conduit du Cancer au Capricorne. Il est appelé la Voie de De Pitri-yâna,  « vers le Sud-Ouest ». Il est la « Voie des hommes » et de Dakshinaya, celle du don.

Le Zodiaque Sidéral ou Ayanamsa est décalé de 25° environ par rapport au Zodiaque tropical : alors que le solstice d’hiver correspond au 21 décembre dans le Zodiaque tropical, il a lieu  le 15 janvier dans le Zodiaque sidéral. En Inde, le 15 janvier est le jour de la grande fête de Pongal, la fête des moissons. Le Nakshatra qui correspond à ce jour dans le Zodiaque sidéral est Uttara[5] Ashada : il signifie « indompté ».

« C’est le symbole de ce qui ne peut pas être supprimé. La vraie nature des êtres humains se révèle quelle que soit l’opposition qu’ils ont à affronter »[6].

C’est un Nakshatra de délivrance – Moksha en sanskrit, qui se concentre principalement sur le mental. Il est gouverné par le Soleil. Ce Nakshatra est celui du « Soleil Levant », il incline à la solitude complète. La solitude est la Voie royale de l’Eveil. Son étoile principale est Al-Baldah « le Lieu Vide », qui invite au silence afin d’entendre les sons inaudibles du centre cardiaque « Anahata », siégeant au cœur du centre Sahasrara, une fois le bourdonnement du mental dissipé.

Le Soleil est symbole de Vie, le Principe Christique, la Lumière de l’Orient. Son apparition au solstice dans le Capricorne est le moment majeur de révélation pour l’initié descendu aux Enfers afin de « sauver ». Son apparition le 21 décembre, est donc le symbole du triomphe de la Lumière, il est dénommé « SOL INVICTUS », que le chrétien fête le 25 décembre, trois jours après (22+3).

A cette période, la Constellation de la Vierge se lève dans le ciel nocturne (minuit), la Vierge, mère et épouse, donne naissance au Verbe, le Sauveur. La Vierge est la Crise de Naissance et représente le mystère de l’Incarnation Divine.

Astrologiquement et ésotériquement, le signe des Gémeaux relie les deux solstices avec son mantra « je reconnais mon autre moi [Christ] et dans l’effacement de ce moi, je croîs et luis », comme Jean Baptiste au seuil de la deuxième initiation sur la Croix Fixe. Jean Baptiste est celui « qui précède le Christ ». Le signe des Gémeaux est dénommé le « Messager de Dieu ».

      L’Etoile du Christ

Le mot Noël signifie donc littéralement Naissance : le Christ Soi est né ! C’est la naissance de la Lumière du Monde ; ainsi dit le Christ «  Je suis la Lumière », « Je suis la Vie », « Je suis la Voie ». Allégoriquement, toutes les traditions et sociétés initiatiques honorent cet instant de retour de la Lumière, car la Lumière demeure le thème majeur, ce à quoi le monde aspire. Nous retrouvons cette tradition en Inde avec la fête de Divali, Hannouka chez les Juifs et Samain chez les Druides, Wésak, lors de la Pleine Lune du Taureau chez les Bouddhistes, en Egypte, Osiris à qui est dédiée la Constellation d’Orion « éclatement de la Lumière »  et Sirius « la lumière de l’Orient », dédiée à Isis…Capricorne est alors appelé « le Berceau du Christ », il signe le moment sacré des grandes célébrations du passage de l’obscurité (Sud) à la lumière (Nord). Le Capricorne est la lumière transcendante, le chas de l’aiguille, le sentier étroit comme le fil du rasoir, dont le Christ a fait allusion dans l’allégorie du jeune homme riche en quête du royaume de Dieu. Le Cancer est la mort spirituelle.

Ainsi Noël tire son origine des cycles de la nature, alors que l’homme est à l’image de cette nature. « […] La myrrhe comme l’encens se récoltent au lever héliaque de la Constellation du Chien, pendant la canicule quand la Terre et le Soleil sont les plus proches l’un de l’autre »[7].

Le glyphe astrologique du Soleil est un cercle, symbole de l’esprit, avec un point au centre. Il reste le symbole universel, avec la lune pour reflet.

Le temps est rythmé par ces deux luminaires.

« Il faut mourir pour renaître ». C’est la Voie initiatique.

« C’est la mort du vieil homme et la naissance de l’homme régénéré ».

« Pour ressusciter le vivant, il faut que le mort meure »[8].

« La nature est à l’esprit, ce que l’homme est au vivant ».

Toutes les fêtes religieuses sont des symboles astronomiques et relèvent de la mythologie. Depuis la nuit des temps, l’homme a toujours tourné son regard vers le ciel étoilé. « La mythologie est la pensée non divulgée »[9].

L’aspirant est comparé à une tige de bambou[10] qui est cueillie et extraite du buisson où elle a grandi. Pour que l’air puisse circuler librement, la tige doit être taillée à la bonne dimension, puis évidée de son contenu. Une fois les 7 trous effectués, elle devient un instrument de musique aux mains du Divin.

 « Les croyances sont l’opium du peuple ».

« Lorsque l’esprit entre en contact avec la matière, ils produisent le Fils ».

« En l’origine était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu.

Il était en l’origine avec Dieu.

Tout fut par Lui,

Et sans Lui rien ne fut.

Ce qui fut en Lui était la Vie.

Et la Vie était la lumière des hommes.

Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie.

Et le Verbe est la lumière véritable qui éclaire tout homme venu dans le monde »[11].

Mantra du Disciple

Puisse l’Energie du Divin-Soi m’inspirer

Et la Lumière de l’Ame me diriger.

Puissè-je être conduit des ténèbres vers la Lumière,

De l’irréel vers le Réel,

De la mort vers l’Immortalité.

Je demeure en l’Etre Spirituel,

Et, comme âme je sers.

Je demeure au sein de la Lumière,

Et la Lumière brillant à travers ma forme,

J’irradie cette Lumière.

Je demeure au sein de l’Amour de Dieu,

Et cet Amour jaillissant du cœur,

Et à travers le cœur,

Je magnétise ceux que je cherche à aider.

Joyeux Noël, Amour et Paix !

Merry Christmas.


[1] Selon le Shoulhhan Aroukh, « la Table dressée ».

[2] Jean Varenne, Le Tantrisme, Edition Spiritualités Vivantes, p.179.

[3] Tao- Te- King.

[4] Evangile de Saint Jean, III, 30.

[5] Aussi dénommé Uttarayna, signifie vers le Nord.

[6] Komilla Sutton, Astrologie Védique, Edition Guy Tridaniel, p.100.

[7] Anthéa, Hiérogamie ou l’Ultime Mariage de Vénus, p.195.

[8] Axiome hermétique

[9] H.P.Blavatsky.

[10] K.P.Kumar, Enseignements de la Vie Joyeuse.

[11] Evangile de Saint Jean, prologue.

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